Nouvelles

Annoncé en juillet 2011, lors de la signature d’une convention entre les ministères de la Santé et des PTIC, le projet de télémédecine avance lentement. Il est toujours au stade de la simulation. Son lancement effectif est prévu « probablement en début de l’année prochaine », selon Mohamed Lakroum, directeur de Marketing au sein de l’ANPT.

 

 

 

L’agence nationale de promotion de parc technologique (ANPT) a été chargée, par la tutelle (Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication - MPTIC), de la mise en place du volet technique, à savoir un réseau de pilotage de télémédecine en Algérie. Le projet consiste à relier les centres hospitalo-universitaires (CHU) du Nord du pays à des établissements hospitaliers du sud. Il s’agit de trois CHU d’Alger (Mustapha Bacha, Bab-El Oued, Beni Messous), de Constantine et d’Oran, lesquels prendront en charge douze établissement du sud (Adrar, Tamanrasset, Tindouf, Illizi, El Bayadh, Ouargla, Ghardaïa, Naama, Laghouat, Bechar, Biskra et El Oued). Un site central a été désigné au sein de l’Agence en tant plateforme technique de pilotage du réseau.

Selon M. Lakroum, afin d’assurer une réussite certaine de ce projet, « il a fallu, dans un premier temps, lancer l’expérience d’un réseau type de télémédecine constitué de deux EPH du Sud en l’occurrence ceux de Laghouat et Bechar, et le CHU de Bab El Oued ». Il fallait « une simulation pour voir ce que ça allait donner » avant de poursuivre la seconde étape de généralisation aux établissements concernés. L’ANPT va s’atteler à développer le reste du réseau. Le projet est conçu pour offrir d’importants services, notamment en faveur des zones enclavées qui souffrent du problème du transfert des malades et de manque de médecins spécialistes. Il permettra d’assurer l’accessibilité aux soins de santé à distance, allant des transferts des données à l’action directe du praticien sur le malade. Il assurera également, les applications de téléconsultations, de téléassistance, de télédiagnostic, de télé-expertise et de formation continue à distance.

Pour ce qui est du financement, selon M. Lakroum, la partie réseau du projet de télémédecine sera financée entièrement par le Fonds d’appropriations des usages et du développement des technologies de l’information et de la communication (FAUDTIC), créé par le MPTIC, et alimenté à hauteur de 7 milliards de dinars. Créé dans le cadre du programme e-Algérie, ce Fonds est destiné au financement des projets des administrations publiques, entreprises, associations professionnelles TIC et usagers des TIC. Quel est la part consacrée à ce réseau de télémédecine ? Selon notre interlocuteur, l’enveloppe totale n’est pas connue, car le projet avance toujours, et l’achat du matériel dépendra du choix du fournisseur et des prix qui évoluent sur le marché international. Rappelons que le ministre des PTIC, Moussa Benhamadi, avait déjà annoncé, précisément lors de la signature de la convention, que le lancement du projet pilote entre son département et celui de la Santé devrait couter entre 40 à 50 millions de dollars. Et de préciser que les équipements de vidéo-conférence coûtent environ 20.000 dollars pour chacun des 12 établissements publics hospitaliers retenus pour ce projet.

 

Des expériences concluantes par le passé

 

Le choix et l’achat des équipements est du ressort du ministère de la Santé et d’Algérie Télécom qui sera maillon technologique essentiel du projet, c'est-à-dire, le propriétaire de l’infrastructure réseau de Télémédecine. Selon le directeur de la communication du MPTIC, Meziane Zoheir, la concrétisation de ce projet n’est pas une chose aisée et nécessite un financement important et des ressources humaines hautement qualifiées. Il poursuit en affirmant que le projet nécessite des équipements de pointe et un réseau performant de très haut débit de type VSAT. Pour Meziane Zoheir, « on ne peut pas engager des actions pour qu’elle soit interrompue à n’importe quel moment, car il s’agit de la santé et de la vie humaine ». Pour lui, le projet avance dans les délais, « il est actuellement en stade de la simulation, une façon de s’assurer de la fiabilité du réseau et des données.

A noter que, selon des experts du Centre de développement des technologies avancées (CDTA – Baba Hassan, Alger), le projet de télémédecine date de 2007. Plusieurs expérimentations ont été menées depuis novembre 2007, avec l’utilisation de la plateforme de télémédecine entre les hôpitaux Birtraria d’Alger et celui de Ouargla situé à plus de 800 km au sud du pays. Il s’agissait, selon la même source, d’un cours donné par le Professeur Moussa Achir de l’hôpital de Birtraria en faveur de médecins de l’hôpital d’Ouargla. Cette expérience avait été renouvelée durant la même année avec des séances de télédiagnostic, de présentation de cas de maladies graves, puis une intervention chirurgicale au niveau de l’hôpital de Ouargla assistée par le Professeur Achir depuis le CDTA.

Lire la suite